Généralités

Origines

Fiche d'identité
 
 *** SON NOM ***

     Aujourd'hui encore, l'unanimité ne se fait pas sur l'origine du nom "chinchillas". Il existe au moins trois hypothèses concurrentes, et il est très difficile de les départager.
L'explication le
plus vraisemblable se fonde sur l'existance d'une tribu indienne (les Indiens Chinchas) qui utilisait les peaux pour s'en faire des parures. Lors de la conquête du sud de Nouveau Monde, les animaux aurraient donc été baptisés "petit Chinchas", c'est a dire Chinhillas en espagnol.
     Selon d'autres auteurs, ce nom est issu du mot espagnol chinche
, qui signifie "punaise, mammifère puant" et aurrait désigné par extension nos petits rongeurs (pourtant pratiquement inodores).
     Enfin, une édition du Nouveau Larousse illustré, citée par Jacques Gautier, considère que le mot vient de Djindjala, ville d'Espagne "qui était célèbre dès le XIII eme siècle pour la finesse de
ses lainages, auxquels on compara les fourures grises rapportées d'Amerique".

     A vous de décider laquelle de ces explications vous parraît la plus vraissemblable .




 
*** SES ORIGINES ***

     Le chinchilla est apparu il y a 50 à 60 milions d'années, au cours de l'ère tertiaire, aussi appelée "âge des mammifères".
Originaire de la Cordillère Andes, en Amérique de Sud, il s'est développé dans un environement naturel qui n'était certe pas des plus accueillants : Les haut plateaux du Chili, du Pérou, d'Argentine et de Bolivie.
     L'altitude de ces terres varie entre 3 000 et 6 000 mètres ! Ces régions se caractérisent par des versants rocheux, une végétation clairsemée et de fortes variations de température : chaleur torride pendant la journée pouvant aller a 30°C, et gelées noctures jusqu'à - 10°C .
La seule source d'approvivionnement régulière en eau provient de la rosée.
     Ils étaient chassés par les indiens pour leur peau et leur chair, mais aussi par les condors et les chats des Andes. Et malgrés ces prédateurs, nos petits animaux pullulaient dans ce milieu difficile, qu'ils avaient réussit à coloniser et où ils ne souffraient d'aucune concurrence.
Mais c'est la prédation de l'homme qui a failli conduire à la disparition de l'espèce.

A l'état sauvage, la population se répartissait en chinchillas d'altitude (Eryomis brevicaudata) et en chinchillas de plaine (Eryomis lanigera la plata, Eryomis lanigera costina, Eryomis lanigera raton)




 
*** SON HISTOIRE ***

     De tout temps, l'homme s'est interessé à notre ami Eryomis pour sa fourrure magnifique et extraordinairement douce. Durant les cérémonies religieuses, les grands prêtes incas officiaient vêtus de magnifiques pelisse de chinchilla. Mais les prélevements des tributs indiennes étaient de peu d'importance et ne mettaient pas l'espèce en danger.
     C'est en fait à la fin du XVIII eme siècle que les choses ont changé, avec le début de l'exportation des peaux vers l'europe. Cette activité devient rapidement très lucrative, et elle prit un tel essor qu'au début du XX eme siècle on pouvait voir transiter par le seul port de Leipzig en Allemagne 200 000 peaux par an en provenance du Nouveau Monde.
     Le piégeage des chinchillas décima donc l'espèce jusqu'à une extinction quasi complète, et les autorités des pays producteurs finirent par interdire totalement l'exportation de peaux en 1910.

     Dès lors, l'idée d'élever des chinchillas sur les lieux même d'exploitation des peaux, c'est a dire en Europe ou en Amérique, devait fatalement voir le jour. Ce n'était pas une mince affaire car le chinchilla est un animal fragile, peu prolifique, et, comme il provenait d'un milieu naturel très particulier, il paraissait difficile qu'il pût s'adapter à des environnements complètement différents.
     Mais l'expérience fut tentée, et reussie, dans les années vingt par un jeune ingénieur des Mines de nationalité américaine, Mathias F. Chapman. Celui-ci obtint tout d'abord l'autorisation de prélever une dousaine de spécimens sauvages pour l'exporter aux Etats-Unis. Pour aider ses animaux à resister à la chaleur, surtout pendant l'interminable traversée, Chapman plaça les cages à l'ombre et les entoura de blocs de glace, qu'il renouvelait régulièrement.
     Il reussit ainsi à éviter une mortalité trop importante et acosta à San Diego, en Californie, en Mars 1923.

     On peut considérer cette date comme celle de la naissance de l'élevage du chinchilla.
Le récit de tous les obstacles que les Champman (son fils Reginald reprit le flambeau à sa mort) eurent à surmonter pour mener à bien leur tâche suffirait à remplir un ouvrage ; toujours est-il que tous les chinchillas existant aujourd'hui sont des descendants des douze pionners (dont 4 femelles seulement !) que Champman débarqua de son bateau ce jour-là, même si d'autres prélèvements en Amérique latine furent autorisés par la suite.

     L'élevage gagna l'Europe dans les années 50, après avoir connu un certain développement sur le continent nord-américain. Les premiers pays à le pratiquer furent la Grande-Bretagne et l'Allemagne, bientôt suivies par les pays scandinaves, puis la Belgique, La france (en 1955, sous la direction de Jacques Gautier), le Luxembourg et la Suisse. 
     Aujourd'hui, l'élevage en France regroupe plus de 2 000 femelles, réparties dans une trentaine de sites.
Le chinchilla actuel est devenu, grâce au travail des éleveurs, une nouvelle espèce qui unit les qualités principales des espèces et des sous-espèces sauvage. Ce nouvel animal (Eryomis eryomis) a maintenant son propres génotype, fixé depuis des décennies.
      Mais l'effort d'amélioration de l'espèce continue, tant sur le plan physique que sur celui du comportement, et des progrès continuent d'être rélisées chaque années.
     Enfin, depuis une décennie environ, on assiste à un autre changement d'importance : le chinchilla qui ne suscitait d'intérêt que pour sa fourrure, s'avère un animal de compagnie aux nombreuses qualités. Il s'impose progressivement dans les animaleries et gagne du terrain sur les autres rongeurs, comme le cobayes ou le hamster.




 
*** LES ANCÊTRES DE NOS CHINCHILLAS ***
 
- Le chinchilla a queue courte : (Eryomis brevicaudata)

(Chinchilla chinchillas) parmis lesquels le chinchilla royal (Chinchilla chinchilla chinchilla). Ces animaux ont certainement disparu depuis plusieurs decennies. Il n'en existe plus qu'un speciment empaillé au Musée Senckenberg, à Francfort-sur-le-Main.
Il fut rarement importé et croisé.


 
- Le chinchilla à queue longue : (Eryomis lanigera la plata, Eryomis lanigera costina, et Eryomis lanigera raton)

Ou petit chinchillas (Chinchilla lanigera).
Rarement élevés , il subsiste quelques individus à l'etat sauvage. Certains zoologues distinquent encore au sein des chinchillas à longue queue, selon la répartition géographique ou la morphologie : le type de La Plata, celui de Costina et le Type raton, ou chinchilla nain.

 
 
 
 
 



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